1. Considérations générales

Depuis les temps les plus anciens les gens ont du se préoccuper constamment pour assurer les conditions principales de vie, notamment la procuration de l’eau potable et de la nourriture pour chaque jour. L’accomplissement de ces conditions a demandé l’adoption des solutions et activités suivantes:
- pour obtenir l’eau potable:
· l’établissement des gens soit près des rivières à eau permanente soit dans des régions avec des sources naturelles ou des nappes phréatiques peu profondes
- pour obtenir la nourriture quotidienne:
· la chasse
· garder des troupeaux d’animaux
· l’agriculture

Si pour l’eau potable les conditions à remplir dépendaient des caractéristiques naturelles de la région, exigeant quelquefois des courtes canalisations ou creusages de puits, pour procurer la nourriture des gens ont du faire des activités spécifiques comme :
- pour la chasse:
· poursuivre le gibier et ses migrations périodiques, ainsi les chasseurs étaient obligés d’être nomades
· la chasse est une activité exigeant une certaine habileté, car elle peut mettre en danger la vie des chasseurs
· la nourriture de la chasse ne pouvant pas être conservée, elle devait être consommée dans des délais courts
- pour les bergers (seulement lorsque les herbivores domestiques ont été apprivoisés):
· assurer périodiquement des nouveaux pâturages en embrasant le peuplement ou les forets, les bergers étant eux aussi obligés d’être nomades ou à moitié nomades
- pour l’agriculture :
· défricher les champs, semer et ramasser les récoltes; en attendant les semailles de mûrir, les gens sont devenus sédentaires
· les récoltes riches des années favorables ont permis d’accumuler des biens et intensifier le commerce

Les statistiques montrent que pour satisfaire les besoins de nourriture par habitant, il faut les surfaces suivantes de terrain disponible:
- pour la chasse environ 100 ha / habitant
- pour garder les troupeaux environ 10 ha / habitant
- pour l’agriculture environ 1 ha / habitant

Ainsi il résulte que de toutes les activités qui peuvent assurer la nourriture des populations respectives, l’agriculture demande les moindres surfaces de terrain disponible. L’idée est confirmée, car presque tous les peuples ont évolué vers la prospérité seulement après avoir pratiqué l’agriculture. La richesse d’un peuple s’étaye tout d’abord sur les accumulations qui résultent de la culture de la terre. A présent l’agriculture, de plus en plus intensive, est une activité fondamentale dans tous les pays du monde.

Cependant, étant donné que les terrains utilisables pour l’agriculture sont souvent limités par les conditions naturelles, les sols non productifs, les zones marécageuses ou au climat froid qui ne permet pas aux récoltes de mûrir, mais aussi par la croissance démographique rapide, la possibilité d’obtenir les vivres quotidiens devient un problème de plus en plus inquiétant. Dans ces circonstances il est très important de faire valoir le plus possible les terrains non productifs d’aujourd’hui et de protéger ceux qui sont favorables à l’agriculture en les entretenant et en les fertilisant.

Le but de cette étude est de préciser la solution pour ramener les surfaces de terrain non productives à présent de la région du Sahara, le plus grand désert de la Terre, qui dans une grande mesure affectent le progrès des pays central africaines, et pour les re-introduire dans le circuit agricole.

2. Quelques aspects caractéristiques de l’Afrique

Avec son réseau de 18 satellites géostationnaires, la NASA dresse chaque mois des cartes très détaillées de la Terre au cadre du programme Blue Marbre, et ainsi suit les évolutions saisonnières des surfaces de la Terre et les modifications climatiques à long terme. En mars 2005 ils ont réussi, en recomposant les photos des zones sans nuages, à réaliser une image d’ensemble du continent africain vu comme ‘par une fenêtre ouverte’ (Fig. 1). Vers le nord de l’Afrique on peut distinguer clairement les régions à sable jaunâtre du Sahara, avec les insertions grises des laves volcaniques, ainsi que les zones du sud avec le sable cuivré du désert Kalahari, et entre ceux-ci la zone compacte, vert foncé, des vastes forêts équatoriales autour du fleuve Congo.

Le continent africain a une superficie d’environ 30 million km2 et est deuxième en largeur après l’Asie (il représente à peu près 20% de la terre ferme du monde); il est le seul qui s’étend dans la zone équatoriale et dans les deux zones tropicales du nord et du sud de la Terre. Le désert Sahara (sa partie sudiste étant appelée Sahel) est le plus grand du monde avec une superficie de 7,77 mill. km2 et, avec le désert de Libye de 1,68 mill. km2 (en réalité une continuation du Sahara) il totalise environ 9,5 mill. km2, à peu près 30% de la superficie de l’Afrique. Ces terrains non productifs, impropres aux cultures agricoles représentent entre 40% et 90% de la superficie des pays autour du Sahara et influencent leur économie dans une grande mesure.
L’Afrique est un continent appartenant à la plus vieille ère géologique de la Terre (Précambrien), étant percé plus récemment en quelques points par des insertions volcaniques de lave qui par endroits touchent 180 m d’épaisseur. Apres les mouvements tectoniques ultérieurs l’écorce de l’Afrique, fortement crevassée, subit le plus grand affaissement de terrain de la Terre, en commençant par la Mer Morte, en continuant le long du cours supérieur du Nil et dans la zone des grands lacs Albert, Tanga Nika et Nyassa. Les régions de l’Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie et le Mozambique vont se séparer de l’Afrique et deviendront des îles dans le temps, tout comme le Madagascar d’aujourd’hui.

Les montagnes de l’Afrique Centrale
En grandes lignes le relief actuel de l’Afrique du nord est constitué dans une grande partie de plateaux à hauteurs entre 580 et 760 m, ayant deux contours annulaires concentriques de montagnes (comme les ondes d’eau frappée par une pierre) sous la forme d’une première chaîne d’hauteurs- les Montagnes Atlas dans le nord-ouest avec des cimes de plus de 4000 m, dont la continuation se retrouve, avec quelques interruptions dues à des effondrements du fonds de la Mer Méditerranée, par la Sicile, le Péloponnèse et les Montagnes Taurus de l’Asie Mineure, en continuant par les sommets de plus de 3000 m qui délimitent les bords de la Mer Rouge. Les montagnes de l’Ethiopie, l’Ouganda et le Kenya s’ensuivent au sud, à plus de 5000 m et ça continue avec les cimes de plus de 2500 m du Cameroun et le Nigeria, en délimitant au sud le bassin hydrographique du fleuve Congo, et se terminant par les Montagnes Fouta Djallon, hautes de 2000 m, qui accompagnent le littoral nord du golfe de la Guinée le long de 1000 km entre le Sénégal et le Liberia.

A l’intérieur de ce premier anneau de montagnes se dessine un deuxième formé par les Montagnes Aïr du Niger, avec des sommets de plus de 2000 m, par le massif Ahaggar d’Algérie avec des cimes dépassant 3000 m (Tahar- 3003 m) et par les Montagnes Tibesti de Tchad, qui arrivent à 3415 m par la cime Emi Koussi, se continuant par les Montagnes Marra entre le Tchad et le Soudan, avec des sommets dépassant 3000 m (Fig. 3). Ce deuxième contour annulaire de montagnes, bordé à l’extérieur par de hauts plateaux arides, forme vers son intérieur un bassin presque fermé, sans possibilité d’écoulement pour l’eau des rares précipitations.

L’écoulement de l’eau de pluie a colmaté dans le temps le fonds de ce bassin par les alluvions portées, en donnant naissance soit à des zones marécageuses pendant la saison humide, soit à des déserts pendant la saison sèche, en permettant aux vents d’entraîner le sable et de créer des dunes mouvantes. C’est toujours l’écoulement des eaux de pluie qui a réduit la pente de fuite de l’eau, en laissant derrière des vastes terrains plats, parsemés de pierres qui n’ont pas pu être charriées par l’eau, et ces zones on reçu le nom d’ergs. Une région pareille nommée le Grand Erg Ténéré se trouve au nord-est des Montagnes Aïr du Niger, avec le Grand Erg Occidental et celui Oriental en Algérie. Les ergs et les dunes de sable couvrent pourtant seulement un dixième de la superficie du Sahara, le reste étant des montagnes rocheuses et des hauts plateaux arides dont le relief a été modelé par les grandes différences de température entre le jour et la nuit, par les eaux et les vents, très peu d’oasis se trouvant dans les ergs.

Les eaux de l’Afrique Centrale
Les grands fleuves de l’Afrique- le Nil, le Niger, le Congo et le Zambézi qui obtiennent leurs eaux des régions humides équatoriales, quoique ayant des grands débits ne sont pas favorables à la navigation des grandes embarcations parce qu’on trouve sur leur parcours des seuils en pierre (cataractes) et des cascades. Le fleuve le plus proche de la région sous- saharienne de nord est le Niger, qui prend sa source aux pieds de la Montagne Loma, ses eaux provenant des nuages formés sur les larges étendues de l’Océan Atlantique. Les précipitations respectives tombées sur le versant sudiste des Montagnes Fouta Djallon à grandes pentes forment des torrents impétueux mais courts, pourtant les pluies tombant sur le versant nordique de ces montagnes donnent naissance au grand fleuve Niger dont le cours se dirige vers le nord-est, vers le Sahara. Avant les localités Tombouctou et Ka Bara, le Niger inonde une zone plane en la transformant dans un vaste marécage (appelé ‘le delta intérieur’), et c’est seulement lorsque ses eaux passent par le défilé Tossai qu’il change de direction vers le sud-est.

Le Niger reçoit comme affluents plus importants sur sa rive droite les rivières Milo, Baoulé, Bagoé et Banifing, en formant ensemble la grande rivière Banni et ensuite les rivières Sirba, Atakora et Oli, sur sa rive gauche prenant les rivières Kebbi et Sokoto comme affluents, ensuite aussi les rivières Kaduna et Benoué, pour verser finalement son débit moyen annuel d’environ 14.000 m3/s – qui est double pendant la saison humide – dans l’Océan Atlantique par un delta géant (Fig. 4).

Dans la zone centrale du Sahara on distingue un système complexe de vallées, d’habitude sans eau, appelées oueds. Ces vallées dirigent l’eau des précipitations du massif Ahaggar et du plateau Tassili N Ajjer (qui dans le langage des gens du pays signifie ‘plateau des eaux’) et des Montagnes Aïr soit envers le Lac Tchad par les oueds Amadra, Admer et Tafassasset, soit vers le lit du Niger par les oueds Tamanrasset, Tilemsi, Timersat et Tessa Lamane.

Le climat et la végétation de l’Afrique Centrale
Le climat des régions du centre et nord de l’Afrique est à présent extrêmement sec, les précipitations moyennes annuelles enregistrant des valeurs moindres à 25 mm colonne d’eau, mais celle-ci s’évapore à peu près 90% avant d’entrer dans la terre (Fig. 5). La végétation naturelle est peu développée, et on trouve des grandes superficies à arbres rares, arbustes aux épines, tandis que d’autres zones sont complètement dépourvues de végétation (Fig. 6).

L’eau nécessaire aux habitants est souvent procurée de sources non potables, en augmentant les risques de maladie, et le manque de sources plus riches en eau empêche de pratiquer une agriculture satisfaisante et par conséquent les habitants migrent en masse vers des régions plus humides pendant les années très sèches ou lors des suites d’années sèches. Le travail agricole se fait sur des terrains petits, avec des moyens rudimentaires- la charrue tirée par le gros bétail et le fumier comme engrais. En manque de pâturage, les animaux domestiques se nourrissent des mauvaises herbes et de pailles, et par conséquent leur production de lait est minimale. Une femme de Mauritanie (Fig. 7) arrose avec la théière quelques plants semés sur le seuil de sa tente, qu’elle a entouré avec des toiles pour les protéger contre le sable ensevelissant porté par le vent, ce qui est une très grande menace pour les cultures agricoles (Fig. 8).

Le processus de désertification du Sahara est maintenant en pleine évolution. Si en 1930 le Lac Tchad au centre du Sahara avait pendant les saisons sèche / humide une superficie entre 10.000 et 25.000 km2 et une profondeur de 7 m, à présent sa superficie a diminué environ 12 fois (Fig. 9).

Démographie et économie de l’Afrique
Le manque d’eau va s’aggraver dans les années suivantes en Afrique dû à son développement démographique. Le taux de croissance annuelle de la population africaine est de presque 5%, parmi les plus grands dans le monde, une femme africaine ayant pendant sa vie 5 enfants en moyenne. Si pendant le colonialisme (1850) la population de l’Afrique était estimée à 100 millions habitants, en 1950 elle a augmenté à 220 mill. habitants ; en 2000 cette population a été de 900 mill. habitants, et les prévisions pour 2050 estiment que le nombre d’Africains va dépasser deux milliards, en devenant un des continents les plus habités.

Etant données les conditions difficiles de vie, l’agriculture inefficiente et l’absence de lieux de travail, à présent se déroule un véritable exode de la population des zones rurales vers les villes, en créant les ‘bidonvilles’ insalubres et faisant du processus d’urbanisation de l’Afrique un des plus intenses dans le monde (3,5% par an). De vrais mégalopolis ont ressorti, avec des populations dépassant 15 mill. d’habitants (la population du Lagos a augmenté de 64% ces dernières années, en arrivant à 18,6 mill. d’habitants, tandis que le Caire, la capitale de l’Egypte, a dépassé 17 millions). Dans ces conditions les taches sont immenses pour la bonne gestion des villes en ce qui concerne les espaces habitables, le réseau de routes et de moyens de transport, les utilités des habitants, leur hygiène, la pollution de l’environnement etc.

Le rythme de croissance rapide de la population fait de l’Afrique le continent avec les plus jeunes habitants du monde (les jeunes de moins de 21 ans représentent 71% du total de la population), mais il faut souligner aussi que la cause la plus répandue de décès en Afrique est le SIDA. L’absence de lieux de travail rend 66% de la population de l’Afrique dépendante de l’agriculture de subsistance, ce qui dans la perspective de ‘l’explosion démographique’ va nécessiter de vastes surfaces de terrain bonnes pour une agriculture intensive, et donc des grandes quantités d’eau.

En ce qui concerne les états sahariens, les statistiques actuelles montrent une situation encore plus alarmante, notamment :
- Le taux de mortalité infantile (jusqu'à l’âge d’un an) est de 102 / 1000 bébés
- L’espérance moyenne de vie est de 46 ans
- Seulement 45% de la population des zones rurales dispose d’eau traitée
Le revenu moyen pour 50% des Africains est d’un dollar / habitant / jour. Seulement 10 des pays africains actuels ont un PIB d’environ 3500 USD / habitant. (Le Tchad a un PIB de seulement 1600 USD / habitant). L’Afrique dispose à présent du plus réduit réseau de routes modernisées et de chemins de fer. La consommation d’énergie électrique de tous les pays africains représente à peine 3% de la même consommation dans le monde. Et puisque 10 des états africains n’ont pas de sortie aux mers et océans du monde, ceci constitue un grand handicap pour leur commerce.

Le sous-sol de l’Afrique contient des gisements de pétrole, gaz, charbon, uranium, or, diamants etc., qui par leur commercialisation apportent des revenus importants mais qui, malheureusement, n’arrivent pas là où ils sont les plus nécessaires aux Africains. Des 38 millions de barils de pétrole extraits chaque jour en Afrique, 38% vont vers le Canada et les Etats-Unis, 35% vers l’Asie et les pays du Pacifique, 20% vers l’Europe, 5% vers l’Amérique Latine et seulement 2% reviennent à l’Afrique.

L’absence d’écoles (on parle plus de 2000 langues en Afrique), vivement ressenti en Afrique, empêche ses habitants de faire des travaux qualifiés, mais en échange on constate que l’inventaire estimé d’armes à feu est d’environ 30 millions dans les pays sous- sahariens. Dans ces circonstances, l’Afrique a besoin en toute urgence d’une aide financière majeure, si on désire ne pas arriver à une situation économique explosive au niveau global, qui ne pourra plus être contrôlée.

3. Le Sahara a été habité

L’Afrique est considérée comme le berceau de l’humanité, car dans son centre, sur les bords du lac Tchad on a trouvé les os d’un australopithèque de 1,5 millions d’années, avec de nombreuses pierres ciselées. On a aussi identifié, parmi les rocailles des ergs, des pierres modelées de façon à être utilisées comme des meules pour broyer les semences comestibles des plantes obtenues par cueillette (Fig. 10).

Les expéditions de l’explorateur H. Lhote des années 1956-1957 ont identifié et reproduit de nombreux dessins et peintures rupestres du Sahara, trouvés sous les roches en grès du plateau Tassili N Ajjer. Le thème de ces dessins à contours incisés dans la roche et mesurant entre quelques centimètres et 8 mètres, parfois peints dans des nuances brunâtres, ou en rouge et blanc, représente des gens avec des plumes sur la tête et des feuilles autour de la taille, près d’animaux qui aiment l’eau comme les buffles, les hippopotames, les éléphants et d’autres herbivores comme des antilopes, des girafes, des chevaux et des dromadaires.

La découverte sur les roches des outils ciselés en pierre constitue un témoignage indubitable que le Sahara a été habité par des communautés humaines. La présence d’une flore et d’une faune diversifiées, ainsi que les bassins secs des rivières (oueds) laissent comprendre que le Sahara ne manquait pas d’eau. Les chercheurs ont pu établir pourtant qu’aucune mer proprement dite n’a pas existé au Sahara, mais seulement des étangs et des marais formes dans les dépressions, sans possibilité d’écoulement des eaux.

L’étude des peintures africaines a souligné leur caractère original, non influencé et sans aucun rapport avec les peintures rupestres de l’Europe. Les premières peintures africaines ont plutôt un caractère symbolique, mais elles appartiennent certainement à une population négroïde; pourtant les peintures plus récentes sont plus réalistes et montrent des influences égyptiennes certes. Les peintures rupestres d’Europe sont moins expressives, rendant des états d’affaires qui disent trop peu sur leurs auteurs, tandis que les africaines présentent les habitudes et les préoccupations des habitants respectifs, la construction de leurs maisons, l’apprivoisement et la surveillance des troupeaux. La diversité des animaux chassés ou apprivoisés suggère en même temps les conditions climatiques de l’époque respective, ainsi que les étapes de la désertification de l’Afrique.

L’étude sur les dessins et peintures rupestres du Sahara a permis leur classification en ce qui concerne le style, ainsi que leur datation dans les suivantes périodes caractéristiques (Fig. 11):
- La période du ‘boubal’ - des dessins réalistes, fortement incisés dans la roche, non coloriés. Le ‘boubal’ était un buffle à grandes cornes, espèce disparue depuis environ l’an 7000 av. C (Fig. 12);
- La période des ‘têtes rondes’ - présentant des habitants du lieu, pas tous noirs mais même des blancs ou peints en rouge, portant une sorte de masque sur le visage et leurs têtes parées de plumes ou de cornes d’animaux. Datés vers l’an 6000 av. C (Fig. 13);
- La période ‘bovine ou du pâturage’ - devant les huttes représentées par des contours annulaires, les femmes et les enfants sont assis. Les hommes introduisent le bétail dans l’enclos, vers lequel se dirigent d’autres bêtes à cornes aussi. Datés vers les années 3500 av. C (Fig. 14);
- La période du ‘cheval’ - on présente un attelage à deux roues aux rayons, tiré par deux chevaux, avec un cocher. Ceci trahit l’influence égyptienne et a été daté vers 1200 av. C (Fig. 15). Le cheval est apparu en Afrique une fois avec l’invasion des Hyksos en Egypte (1650-1550 av. C). La présence du cheval démontre l’existence des pâturages au Sahara à cette époque;
- La période du ‘chameau’ (au fait, du dromadaire- chameau à une seule bosse) - datation, après l’an 100 av. C (Fig. 16). La désertification du Sahara ayant atteint ce stade, notamment l’absence de pâturages et de sources d’eau, il a fallu remplacer le cheval par le chameau, un animal mieux adapté aux conditions difficiles de la vie au désert;

Une autre preuve de la désertification du Sahara est la descente, aux derniers siècles, du niveau de la nappe phréatique d’eau. Ainsi en Egypte, environ 300 km sud-ouest d’Alexandrie, il y a en plein désert l’oasis Baharyia où les recherches actuelles ont découvert une grande nécropole du temps des pharaons Lagides (environ 300 ans av. C), ce qui permet de croire dans l’existence d’une oasis de plus de 10.000 habitants à l’époque. La nécropole contient les momies des gens du lieu placées dans la roches par des excavations, mais jamais à plus de 2,5 m de profondeur, ce qui a permis de comprendre que la nappe des eaux phréatiques se trouvait alors à environ 3 m, et donc elle devait être évitée pour assurer la bonne conservation des momies. Les recherches récentes ont constaté pourtant qu’à présent le niveau de l’eau souterraine est à une profondeur de 14 m. Il y a aussi beaucoup d’autres éléments qui démontrent l’évolution inquiétante de la désertification du Sahara et le besoin de prendre des mesures pour arrêter ce processus.

4. De l’eau pour le Sahara

Avec des preuves convaincantes qu’au passé il y a eu de l’eau dans le Sahara, le désir des chercheurs de connaître la raison des changements climatiques dans la région est tout naturel. L’essai de trouver des similitudes entre le climat du Sahara et celui de l’Inde est cependant non convaincant. En Inde se déroule un processus cyclique déterminé par les vents (le mousson) qui portent les nuages de l’Océan Indien vers le nord, où ils versent leurs précipitations sur les pentes des Montagnes Himalaya, les eaux résultées revenant ensuite par les grands fleuves de l’Inde dans l’océan. Le relief particulier de l’Afrique et la grande distance entre le Sahara et l’océan excluent tout élément de ressemblance entre le climat de ces deux régions. La cause des changements climatiques du Sahara doit être cherchée ailleurs!

Se procurer les quantités d’eau nécessaire pour l’agriculture par pompage de la nappe phréatique n’est pas une solution adéquate parce que son niveau descend d’autant plus, ou même pire, comme il est arrivé récemment en Algérie. En extrayant l’eau du premier niveau phréatique, ensuite du deuxième et puis du troisième, ces eaux ont été utilisées au-dessus du sol et sont devenues partiellement usées (à des engrais chimiques, par la pollution industrielle, les eaux ménagères etc.), mais elles n’ont pas été traitées et on les a déversées dans le désert, parfois à des débits d’environ 14.000 m3/jour. Ces eaux usées se sont infiltrées dans le premier lit aquifère mais n’ont pas pu passer plus en profondeur à cause des couches intermédiaires étanches en argile, et par conséquent elles ont élevé le niveau de cette première couche, en provocant des dégâts significatifs aux cultures de palmiers situées sur des sols défavorables et très humides.

La situation des pays riverains de la Mer Méditerranée, notamment l’Algérie, le Tunis et la Libye n’est pas plus favorable, car ils comptent aussi sur l’extraction de l’eau nécessaire des couches aquifères de profondeur. Sous cet aspect, la réserve d’eaux souterraines commune pour ces pays acquiert un rôle stratégique pour leur développement économique, de quelque sorte semblable à ce que les gisement de pétrole représentent en général, et pour exploiter cette eau il faut conclure de strictes conventions tri- latéraux entre ces états. Par les 8800 puits existants dans ces pays aux années 1980 on extrayait d’immenses quantités d’eau des couches phréatiques pour l’agriculture, pendant que la contribution en eau de pluie représentait à peine 0,0017% de la quantité d’eau consommée. Par conséquent, le niveau actuel des eaux phréatiques se trouve à environ 30 m de profondeur, mais il descend toujours.

Lorsque ce niveau arrivera à approximativement 400 m, le système de pompage ne sera plus économique et les cultures agricoles devront être arrosées avec de l’eau d’autres sources. A présent il y a diverses organisations internationales qui essayent d’imposer une utilisation équilibrée des réserves d’eau souterraines, mais si un manque sévère d’eau survenait dans des années successivement sèches, des conflits seraient possibles mais difficiles à maîtriser. De tout ceci il résulte clairement que la procuration de l’eau des couches aquifères souterraines dans les pays autour du Sahara n’est pas une solution de longue durée, une autre source d’eau devant être utilisée, mais laquelle?

En analysant la carte physique de l’Afrique du nord, on constate que le grand fleuve Niger, ramassant ses eaux des pentes nordiques des Montagnes Fouta Djallon, dirige son cours vers le centre du Sahara, mais un peu en aval de la localité Tombouctou il tourne à 90o vers le sud et de cette façon les eaux douces du Niger distribuées sans coût par la nature sont perdues sans une utilisation rationnelle, en se jetant dans l’Océan Atlantique. On constate aussi que l’anneau intérieur des montagnes du Sahara central, ayant au centre le Lac Tchad, présente une seule interruption vers l’ouest. La coïncidence de ces détails physiques contemporains ne peut pas être ignorée, en permettant d’expliquer le changement du cours du Niger par la parution, pendant les millénaires antérieures, d’évènements géologiques majeures dans la région.
Apres s’être détachée de la grande terre ferme précambrienne ayant en son centre le futur bloc africain et des nombreux territoires dont le déplacement dans le temps a mené à la configuration actuelle des continents, l’Afrique proprement dite a subi de nombreuses transformations, notamment des débordements de roches volcaniques et de nombreuses et profondes crevasses de son écorce (Fig. 17). Une de ces failles, produite sur la direction nord - sud, est située de manière perpendiculaire sur le cours initial du Niger, les eaux étant captées le long de cette fissure et changeant de direction vers le sud; des situations similaires se retrouvent aussi dans le cas d’autres cours d’eau comme le fleuve Zambézien, la cascade Niagara, le Nil etc. (Fig. 18) La carte de l’Afrique (voir Fig. 3) montre aussi le lit d’une rivière, à présent sec (oued), qui trace le trajet initial du Niger en faisant la liaison avec le centre du Sahara. En corrélant ces données à la datation des dessins rupestres, on peut reconstituer le cours du Niger il y a 10.000 - 8000 ans- il continuait son trajet de l’ouest à l’est, en portant ses eaux jusqu’au Lac Tchad- une relique de ce fleuve- en maintenant la nappe phréatique d’eau élevée dans la région et ainsi permettant l’existence de pâturages, de la faune et des communautés humaines.

Les chercheurs ont arrivé à la conclusion qu’autour des années 8000 av. C la végétation du Sahara était satisfaisante pour une faune locale, en assurant aux autochtones du gibier riche (la période du ‘boubal’, environ 7000 av. C) et des grains sauvages (période des ‘têtes rondes’, environ 6000 av. C). A cette époque se sont produits des mouvements forts de l’écorce de l’Afrique, en générant la faille qui a dévié le cours du fleuve Niger. La végétation du Sahara a commencé à ressentir le manque d’eau, et la savane initiale, une fois les herbivores domestiques apprivoisés (bêtes à cornes, chèvres, moutons), s’est changée dans d’étendus terrains pleins d’herbe favorables au pacage (période ‘bovine ou du pâturage’, environ 5000 av. C).
Pendant ces temps-là, environ en 3500 av. C, une ample migration de la population locale a eu lieu à cause des conditions difficiles de vie au Sahara, et le déplacement vers le sud étant bloqué par les forets équatoriales exubérantes, les seules possibilités ont resté soit l’établissement de ces gens vers le nord, sur les bords de la Mer Méditerranée, soit leur éparpillement le long du Nil. C’est la seule explication qu’on peut donner à la mosaïque des peuples de l’Egypte de diverses origines, habitudes et religions, qui finalement ont appris à vivre paisiblement ensemble justement dû à leur intérêt de gérer en commun les eaux du Nil pour l’agriculture et la navigation. C’est toujours à cette époque que les premières dynasties des pharaons d’Egypte sont apparues qui, en vue d’unifier les cultes religieux des habitants, ont aussi introduit le dieu à tête de bouc (symbole d’Amon), qui a été accepté dans le temps mais en gardant aussi les divinités locales spécifiques. Le cheval apporté en Egypte par les Hyksos et ensuit introduit aussi au Sahara (période du ‘cheval’, après 1250 av. C) a pu être utilisé jusqu’au début de notre ère lorsque, gênés par l’absence d’eau et de pâturages, les gens ont remplacé le cheval par le dromadaire (période du ‘chameau’, vers l’an 100 av. C), beaucoup plus adapté aux nouvelles conditions de la région.

Celle-ci est en réalité la cause de la désertification du Sahara, déterminée par l’apparition de la faille transversale sur le cours du Niger, et les mesures proposées dans cette étude conduisent justement à une ‘correction’ de la nature pour revenir à la configuration initiale.

5. Solutions; propositions; résultats estimés

Comme mentionné plus haut, la croissance du niveau de vie des habitants des pays autour du Sahara s’étaye tout premièrement sur l’utilisation des leurs propres terrains, à présent désertiques, pour une agriculture intensive.
Cette étude sur le désert du Sahara a pour but d’accomplir les objectifs suivants:
- Obtenir l’eau nécessaire pour des cultures agricoles
- Arrêter le processus de désertification du Sahara et ramener les terrains respectifs dans le circuit économique de ces pays
- Réaliser une agriculture intensive avec une consommation minimale d’eau
Pour réaliser ces desiderata, il faut souligner qu’environ 80% de la consommation mondiale d’eau s’utilise pour l’agriculture. Les principales solutions et propositions de l’étude suivent.

a. La source d’eau
L’eau nécessaire aux futures cultures agricoles du Sahara peut être obtenue sans dépenses permanentes pour sa procuration, directement de la nature, sans affecter les nappes phréatiques de la zone. Cette eau peu être prise du fleuve Niger par un programme annuel et en quantités variables, en fonction de ses débits réalisés pendant les saisons sèche / humide, parce qu’on constate que, une fois satisfaits tous les besoins en eau des pays riverains du Niger, le débit de ce fleuve situé entre 15.000 m3/s et 30.000 m3/s s’écoule inutilisé dans l’océan.
Il est possible qu’après avoir obtenu des cultures agricoles au Sahara le débit du Niger à son embouchure dans l’océan soit moindre que la somme des débits de tous ses affluents. Ceci a été constaté aussi dans le cas du Nil en Egypte, à cause de l’irrigation des grandes superficies de terrain cultivées actuellement. (Le débit annuel moyen des eaux du Nil est de 3800 m3/s à leur embouchure dans le Lac Assouan, mais au Caire en s’écoulant dans la Mer Méditerranée il est seulement de 2300 m3/s, respectivement 60% du débit reçu).

b. La prise des eaux
La prise des eaux du fleuve Niger va se réaliser probablement sur le territoire du Niger, entre les localités Tombouctou et Niamey. Les solutions qui peuvent être prises en considération pour faire passer les eaux prises du Niger à l’est de la faille tectonique sont:
- Par siphonage en utilisant des tuyaux sous pression, en forme d’U
- Par pompage en utilisant des tuyaux sous pression, en forme de voûte
- Par pont pour les eaux
Dans les deux premiers cas on utilise des solutions techniques courantes de la construction des centrales hydro électriques. La dernière solution est réalisée au port de Hambourg en Allemagne. La solution à adopter sera déterminée par des calculs techniques et économiques adéquats. Les aménagements nécessaires pour la prise d’eau pourront résoudre en même temps aussi la reconsidération du lit en amont du Niger, en systématisant l’actuelle zone marécageuse et insalubre appelée ‘delta intérieur’ de ce fleuve.

c. L’adduction des eaux dans le Lac Tchad
Une fois les eaux prises et traversées à l’est de la faille tectonique, elles pourront arriver au Lac Tchad soit par des conduits pour diminuer les pertes par évaporation, soit par un canal ouvert, soit dans une exécution mixte. Etant donné que dans les millénaires passés depuis la parution de la faille des modifications ont pu se produire dans le relief de la région, il est possible que des travaux supplémentaires soient nécessaires pour assurer l’écoulement de l’eau sur la pente naturelle vers la dépression où se trouve le Lac Tchad, éventuellement même réaliser des stations intermédiaires pour pomper l’eau- une solution pratiquée pour les oléoducs à grandes distances. Pourtant les travaux nécessaires sont habituels dans ce domaine. On peut remarquer sur la carte de la Figure 3 une ligne ponctuée marquant le trajet d’un oued (lit sec d’une rivière) sur la direction ouest - est, ainsi qu’à moitie distance vers le Lac Tchad (près de la localité Zinder) les eaux pourraient arriver à leur destination en utilisant le lit de la rivière Komandugu.

d. Tchad, réservoir tampon d’eau
Le Lac Tchad aura le rôle de réservoir de compensation des eaux prises du fleuve Niger pendant les saisons sèches / humides. Etant donné que dans le temps le Lac Tchad a été colmaté dans une grande mesure par les alluvions apportées par les torrents de la région, sa capacité d’emmagasinage devra être élargie non en augmentant sa superficie mais en l’approfondissant, afin de réduire les pertes d’eau par évaporation. Les travaux de dé- colmatage du Lac Tchad vont être déterminés en fonction du volume d’eau prévu pour un emmagasinage temporaire conformément aux régimes de fonctionnement adoptés.

e. Augmenter l’efficience de l’eau dans le processus d’irrigation
En ce qui concerne l’utilisation de l’eau pour les travaux agricoles dans le désert, l’économie d’eau pour diverses cultures impose faire des irrigations. Celles-ci peuvent s’exécuter par aspersion classique (Fig. 19) ou en utilisant un tambour mobile et des tuyaux (Fig. 20), mais la méthode la plus efficiente d’humidification est celle par égouttage (Fig. 21), qui s’avère adéquate pour tous les types de cultures agricoles (pâturages, céréales, légumes, vignobles, vergers, horticulture etc.).
En fonction de la spécificité des cultures, l’humidification par égouttage peut être pratiquée en diverses variantes:
Système d’égouttage
Débit en eau par dispositif d’égouttage
Durée de vie du matériel
Dispositif cylindrique
2,0 litres / heure
8 - 10 années
Dispositif plat
1,65 litres / heure
4 - 5 années
Dispositif à bande
1,0 litre / heure
3 - 4 années

L’irrigation par égouttage offre de nombreux avantages, parmi lesquels :
- Elle permet d’arroser les plantes et en même temps les fertiliser (les engrais s’ajoutent dans l’eau)
- Elle a une consommation réduite d’eau (environ 60% par rapport aux systèmes d’irrigation traditionnels)
- Elle utilise l’eau à des pressions basses
- Elle a une consommation réduite d’énergie
- Elle permet l’automatisation du processus
- Elle assure la plus grande continuité dans l’humidification des cultures et leur parfaite localisation
- Elle facilite la pénétration de l’eau même dans des sols imperméables
- La zone sèche entre les lignes d’égouttage réduit les pertes par évaporation et la pousse des mauvaises herbes
- La distribution de l’eau dans les cultures est indépendante de l’effet négatif du vent
- Elle réduit la prolifération des insectes nuisibles
- Elle peut se faire sur des terrains non nivelés ou accidentés
- Elle n’a pas besoin de personnel qualifié d’exploitation
- Elle permet au personnel et aux outils de se déplacer parmi les rangs même pendant l’arrosage
- Les coûts sont réduits pour les conduits de distribution de l’eau, qui ont aussi une durée de vie grande
Des divers systèmes d’humidification des cultures sont illustrés pour les vergers fruitiers en Malte (Fig. 22), pour la culture des céréales en Jordanie (Fig. 23) et pour les pâturages en Libye (Fig. 24).

f. Résultats estimés
La réalisation des travaux prévus dans cette étude représentera pour tous les états autour du Sahara, mais peut-être aussi pour d’autre pays africains, d’énormes avantages en beaucoup de domaines, parmi lesquels sont- protection de l’environnement parce que l’impact est positif; croissances économiques sensibles, et même impressions politiques favorables. On peut donner ces exemples:
- Limiter le processus de désertification des terrains et les réintégrer dans le circuit économique;
- Augmenter la production agricole en élargissant les zones cultivables et en stabilisant celles à sable;
- Réduire l’impact sur l’environnement parce que les nappes aquifères ne sont pas épuisées, mais même alimentées;
- Améliorer et diversifier l’alimentation des habitants et du bétail, qui deviendra plus productif;
- Stimuler le commerce interne et externe;
- Utiliser la main d’œuvre locale et réduire le chômage;
- Sédentariser un grand nombre d’habitants;
- Réduire le processus d’émigration des habitants vers d’autres pays;
- Consolider le prestige de l’Organisation de l’Unité Africaine dans le monde;

6. Considérations finales

L’élaboration des études et projets d’exécution des travaux prévus dans ce papier doit s’étayer sur des données certes qui peuvent être obtenues seulement par une coopération étroite avec les autorités locales compétentes. Ces études portent sur des travaux de topométrie, géologie, climatologie, hydrotechnique et hydro énergie. C’est seulement après avoir obtenu ces éléments de projet qu’on pourra déterminer les coûts et la durée d’exécution nécessaire. Pourtant il faut souligner que tous les travaux prévus au cadre du projet d’alimentation en eau du Sahara et de fertilisation de terrains désertiques respectifs peuvent se réaliser avec les moyens techniques et les technologies actuels.

La possibilité et l’ampleur des travaux pour fertiliser les régions désertiques du Sahara trouvent un exemple édifient en Egypte. Dès 1997, à l’initiative du Président Moubarak, on a prévu de réaliser un réseau complexe de canaux d’une longueur totale de 320 km par lequel on extrait du Lac Nasser environ 25 mill. m3/jour d’eau à l’aide de 21 pompes géantes, en alimentant les irrigations sur une superficie d’environ 200.000 ha de cultures agricoles. La même source fournit l’eau pour alimenter à longue distance des oasis dans le désert de Libye, brûlant et complètement dépourvu d’eau. Au fonds, ce qui a été réalisé en Egypte en prenant l’eau par accumulation du Nil et en la pompant sur les champs labourés représente un travail similaire à l’initiative proposée par cette étude, en utilisant toutefois le débit beaucoup plus riche en eau du Niger.

Etant donné que l’ensemble des travaux prévus affecte plusieurs état autour du Sahara, il est nécessaire d’obtenir auparavant un consensus entre les gouvernements de ces pays, en précisant les responsabilités et obligations de chacun et en établissant en même temps les débits à prendre du Niger toute l’année, sans préjudicier les besoins en eau pour l’agriculture, l’industrie, la navigation, les travaux hydro énergétiques et les besoins sociaux de tous les pays riverains du Niger.

Le volume de ces travaux dépasse les possibilités financières de pays africains intéressés, et alors les pays développés, sur la base d’une décision clairvoyante de l’humanité, devraient assurer le support logistique et le financement de ces travaux, ce qui d’ailleurs correspond à l’intérêt de ces pays en réduisant l’émigration massive des Africains qui sont de plus en plus nombreux, un processus qui ne pourra plus être maîtrisé dans les années à venir à cause de l’explosion démographique des populations autochtones, ce qui désorganisera les états développés.

Des affirmations similaires se retrouvent aussi dans le Rapport 1997 de l’organisation européenne EAWAG, duquel on cite: «Les disponibilités en eau en Afrique du nord vont se réduire de manière significative dans les années à venir. Sans prendre des mesures sévères, les habitants des régions respectives auront comme seule solution l’émigration vers les pays du nord. Il est dans l’intérêt des états européens de résoudre, avec les pays africains, le problème de l’eau pour ces populations».

On constate également que dans les années précédentes des organisations et institutions officielles ont été crées dans certains pays africains, qui pourront assurer un cadre juridique adéquat pour l’exécution des travaux nécessaires. Plusieurs réunions ont eu lieu en vue de coordonner et de faciliter les initiatives soutenant les pays africains. Parmi les plus importantes, on mentionne:

En 1970, au cadre de l’Organisation de la Francophonie a été créé un Office du Niger, sous l’égide duquel il y a eu des travaux d’irrigation des cultures au Mali et la construction d’une centrale hydro énergique sur le Niger.
La réunion de 1962 à Lagos en République de Nigeria a été transférée à Addis-Abeba en Ethiopie l’année suivante, lorsque l’Organisation de l’Unité Africaine a été constituée, dont la première séance a été tenue au Caire en 1964 où une Convention judiciaire a été conclue entre les pays africains.
La réunion du 25 novembre 1964 à Niamey au Niger a vu se constituer la Commission du Fleuve Niger, organisation interafricaine de 9 pays riverains du Niger et de ses affluents- la Guinée, le Mali, le Niger, le Bénin, la République du Nigeria, la Cote d’Ivoire, Burkina Faso, Tchad et Cameroun. On a signé l’Accord sur la Commission du Fleuve Niger, la navigation et le transport sur le Fleuve Niger.
A présent des institutions scientifiques de l’Allemagne, la France et la Suisse soutiennent les actions de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) et de l’Organisation de l’Unité Africaine, et depuis 1996 des organisations internationales (IFAD, GEF) participent aussi à des activités pareilles.